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courage

La liste élargie du XV de France pour la Coupe du Monde 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La webb Ellis Cup : Le Graal pour certains, un bibelot pour d’autres. Question de point de vue.

 

Ca y est, le compte à rebours est lancé ! La liste élargie (36 joueurs) du staff des bleus nous a été communiquée hier matin par la voix du sélectionneur Philippe Saint-André. Dernier fait d’arme, dernière remise en cause de ses choix, ou dernier baroud d’honneur (sait-on jamais) avant de prendre la porte à tout jamais. Une fois n’est pas coutume, les équipes d’On va s’en mêlée donne leur avis sur cette fameuse liste. Avec une pincée de mauvaise foi, mais pas que.

 

 

                4 mois ; 122 jours ; 2928 heures. C’est le temps qu’il nous reste à patienter avant le lancement de la 8ème édition de la coupe du monde de rugby. Une éternité. Mais le jeu des spéculations peut enfin battre son plein : on en sait désormais beaucoup plus sur l’identité des 31 acteurs qui auront la lourde tâche de nous faire vibrer et, pourquoi pas, de ramener la Webb Ellis Cup dans l’Hexagone. En France, en 2015, il est de bon ton de descendre PSA, de remettre en question ses choix, et de douter de ses compétences, tant managériales que rugbystiques. En même temps, son air pleurnichard et ses résultats en demi-teinte invitent largement à suivre la tendance. Mais plongeons-nous sans plus attendre dans l’analyse de cette liste et tâchons de faire taire les détracteurs de notre Ouin-Ouin national.

 

 

 

ON NE PEUT PAS PLAIRE A TOUT LE MONDE

 

La lecture de cette liste doit se faire à travers le prisme de deux informations capitales. D’une part, seuls 31 joueurs partiront effectivement pour la coupe du monde ; 5 joueurs actuellement retenus ne seront donc pas du voyage. A cet égard, la préparation et les automatismes qui en découlent auront une importance primordiale. D’autre part, On peut ajouter aux 36 joueurs sélectionnés le nom de Jules Plisson. Blessé depuis la défaite face au Stade Toulousain, le parisien effectuera la préparation en qualité de 37ème joueur avec le groupe. Il pourra éventuellement l’intégrer et gratter sa place dans les 31 en fonction de l’évolution de sa blessure.

La France est un pays qui compte 60 millions de sélectionneurs. Grand bien lui fasse. Par le biais de sites plus ou moins spécialisés, ou ne serait-ce que des réseaux sociaux, chacun propose sa liste, donne son opinion, exprime sa préférence, toujours au regard de l’affection qu’il porte pour une équipe en particulier. Moi le premier. Pour abattre tout malaise, je précise que j’ai eu envie d’hurler quand j’ai noté la présence de Michalak, puis carrément de fracasser mon ordi en remarquant l’absence scandaleuse de Max Médard. Sérieux, au regard de sa fin de saison, comment on peut se passer de lui ? Il veut enterrer le french flair PSA (voire enterrer le French tout court, en lui préférant Spedding – dérapage volontaire) ou quoi ? Mais d’ailleurs, il est où Gallan (Gillian de son prénom) ? Bon voilà, ce petit coup de gueule pro-toulouse (remplacer par votre équipe fétiche, ndlr), il s’agit de le laisser passer et de prendre du recul pour analyser plus cyniquement cette liste. Faisons-le par ligne.

 

 

 

 

LE DEBRIEF POSTE PAR POSTE

 

Les piliers :

- A gauche : Eddy Ben Arous – Xavier Chiocci – Vincent Debaty

- A droite : Uini Atonio – Nicolas Mas – Rabah Slimani

Commentaire : Il y a peu de choses à contester je pense. On peut revenir sur le choix de Chiocci, à la place de Debaty ou Menini (en termes de vécu), mais il n’y a aucun scandale à l’avoir privilégié. Il peut apporter un supplément de puissance et une préparation de qualité le mettrait dans de très bonnes dispositions physiques. D’ailleurs, sous ses airs de coup de poker, il pourrait bien coiffer Ben Arous ou Debaty au poteau et valider son ticket.

 

Le talon : Guilhem Guirado – Dimitri Szarzewski – Benjamin Kayser

Commentaire : Je défie quiconque de remettre en cause le choix de ce trio. Il est inutile, dans une tentative d’argumentation, de mentionner le pizzaïolo castrais Brice Mach. On conseille d'ailleurs à ce dernier de prendre exemple sur Guirado, qui partait lui aussi de très loin :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Guilhem Guirado a parcouru du chemin depuis cette pizza légendaire.

Une calzone sans champignons

 

 

 

 

 

Les deuxièmes lignes : Pascal Papé – Yohann Maestri – Alexandre Flanquart – Sebastien Vahaamahina

Commentaire : Nombreux étaient les pourfendeurs de Papé. Certes, il n’a pas inventé la marche arrière, et ça se ressent sur le terrain, ou quand il est sollicité au micro de Clémentine Sarlat – qui prouve qu’il y a du positif dans la féminisation du rugby, quelle fraicheur ! Mais Pascal est gaillard, Pascal pèse 59 sélections avec les Bleus (dont 13 capitanats) et donc Pascal risque de faire beaucoup de bien dans le combat et dans l’avancée. Par ailleurs, l’absence notable de Romain Toafifenua est discutable, mais pas scandaleuse aux vues des choix de Flanquart (au profil plus aérien et donc utile en touche, sans parler de sa complémentarité avec Papé) et Vahaamahina (auteur de belles sorties avec Clermont). La présence de Maestri ne souffre aucune contestation. Il est impérial depuis deux saisons et se complait dans les taches les plus obscures. Gageons que la coupe du monde marquera son avènement en tant que seigneur sith.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laisse-toi attirer par le côté obscur de la force, Yohann. Cogne le !!

 

 

 

 

 

Les troisièmes lignes : Thierry Dusautoir – Bernard Leroux – Yannick Nyanga -  Fulgence Ouedraogo – Louis Picamoles – Loann Goujon – Damien Chouly

Commentaire : L’expérience a primé, notamment en ce qui concerne les choix de Nyanga et Ouedraogo. Le dark destroyer est là aussi, bien sûr. Rappelons que les All Blacks font encore des cauchemars de lui. Picamoles, s’il revient à un bon niveau de forme physique, est incontournable. Sa capacité à casser les plaquages et effectuer des off-loads permettront de mettre toute l’équipe dans l’avancée. Goujon et Chouly offrent un profil plus polyvalent et doivent probablement leur présence en partie à cela.

 

 

Les demis de mêléé : Rory Kockott – Sebastien Tillous-Borde – Morgan Parra

Commentaire : Ils étaient quatre pour trois places, et c’est finalement Machenaud qui fait les frais de cette valse à quatre. Il paye sans doute la fin de saison moyenne du Racing Metro 92. Soulignons tout de même les qualités rugbystiques et d’aboyeurs des trois autres. Il faut savoir parfois aussi se réjouir du vivier de joueur que l’on possède.

PS : Je pleure l’absence Jean-Marc Doussain, dont l’expérience des grands rendez-vous (il a joué une finale de coupe du monde, je vous signale) aurait été précieuse. Sans mentionner sa capacité à dynamiser le jeu. Lol.

 

 

Les ouvreurs : Frédéric Michalak – Rémi Tales – François Trinh-Duc – (+ Jules Plisson)

Commentaire : Que dire… On ne sera de toute manière jamais d’accords. J’ai longtemps été un grand supporter de Camille Lopez, mais force est de constater sa fin de saison laborieuse et, plus largement, son incapacité à gérer la pression. Je reste cependant très sceptique à l’égard de Michalak qui n’a plus aligné deux bonnes prestations de suite depuis trois ans. J’espère donc qu’il fait le nombre en attendant le retour de blessure de Plisson, qui apporte plus d’incertitude dans la ligne d’attaque. Mais Fred Michalak est un choix fort de PSA depuis sa formidable tournée d’Automne de 2012 durant laquelle il avait marché sur ses adversaires. Le sélectionneur espère sans doute le voir revenir à un niveau de constance appréciable. On est quand même en droit d’en douter. Notons aussi le plaisir de voir Trinh-Duc dans cette liste, joueur exemplaire, dont l’attitude, le talent et l’expérience peuvent valoir beaucoup à l’heure de faire les comptes.

 

 

 

 

 

                                                                    

 

                                                                                  On ne se prononce pas.

                                                                                               Mais ceci explique peut-être cela.

 

 

 

 

 

 

 

Les centres : Wesley Fofana – Matthieu Bastareaud – Rémy Lamérat – Gaël Fickou – Alexandre Dumoulin

Commentaire : Il y en a des choses à dire ! Pourquoi prendre cinq centres ? PSA estime que Fofana et Fickou offrent une polyvalence à l’aile. Le choix à ce poste était compliqué car le vivier est profond en France. Pardonnez mon chauvinisme, mais voir David ou Fritz dans cette liste n’aurait rien eu de scandaleux. Et que dire alors de l’absence de Maxime Mermoz, auteur de belles prestations avec Toulon et l’Equipe de France lors du dernier 6 nations ? Lamérat mérite amplement sa place, lui qui a porté le CO sur ses épaules toute la saison. Finalement, la plus grande interrogation réside dans la sélection de Dumoulin, qui a peu joué en équipe de France et longtemps été blessé cette saison. Il est peut-être là, en fait, le coup de poker de PSA...

 

 

Les ailiers : Yohann Huget – Noa Nakaitaci – Sofiane Guitoune

Commentaire : Les trois sélectionnés semblent mériter leur place. Teddy Thomas s’est cramé les ailes alors qu’il était encore sur la piste de décollage après son bel essai contre l’Australie en novembre dernier. Vincent Clerc, 34 ans, n’a plus ses jambes d’antan. Rémy Grosso paye très certainement le fait de porter un blaze aussi peu reluisant. « Grosso », sérieusement. On ne peut pas tout assumer, pas même PSA.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

T'as su swagg, Sofiane.

 

 

 

 

Les arrières : Brice Dulin – Scott Spedding.

Commentaire : Mon cœur pleure l’absence de Médard. Alors que sa polyvalence ailier/arrière laissait augurer une bonne nouvelle, il paye le choix du staff de privilégier cinq centres. Difficile de contester les présences de Dulin et Spedding. Le premier a quasiment toujours été irréprochable en bleu. Le second a su apporter un vent de fraicheur depuis la tournée de novembre.

 

 

 

 

LE BILAN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Maxime, prenez votre flambeau et venez me rejoindre."

 

Il ne fait pas bon s’appeler Maxime (Machenaud, Mermoz, Médard), c’est une certitude ! Mais sans contestation possible, Philippe Saint-André nous a concocté une liste cohérente. On peut regretter l’absence de certains joueurs, mais en aucun cas on ne peut faire état d’un quelconque scandale. Tous les joueurs présents méritent leur place. Une inconnue demeure à mon sens : l’expérience de ce groupe. Seuls 11 joueurs présents dans cette liste possèdent plus de 30 sélections en Equipe de France. Ils sont seulement 9 à avoir déjà participé à une phase finale de coupe du monde. Pire, ces joueurs ne sont plus, pour la plupart, des leaders de jeu. Prenons le cas Thierry Dusautoir. Elu meilleur joueur du monde à l’issue de la coupe du monde 2011, le dark destroyer ne rayonne plus autant dans le jeu. Il a été énormément ménagé en club cette année, et ne gratte pourtant plus autant de ballons que par le passé. Mais son aura n’a pas d’égal. Et disons le franchement, le critiquer reviendrait à dire à une certaine époque qu’il existait un Jamel Debbouze dans chaque cité. Un propos subversif, mais risqué. Il en va de même pour Nicolas Mas, jadis surnommé « le bus ». Il convient cependant de reconnaitre que le staff a du concilier sa liste en fonction des forces en présences. Il est certain que des joueurs comme Bonnaire, Rougerie ou Harinordoquy auraient pu apporter leur expérience sans équivalent dans la vie de groupe et la gestion de l’événement. Mais avaient-ils le niveau pour rivaliser avec les plus grands, leurs organismes auraient-ils pu digérer 6 semaines de préparations physiques intenses ? Rien n’est moins sûr.

 

PSA a reconnu avoir pris connaissance des listes proposées par les internautes sur le site Eurosport.fr, avant de dévoiler la sienne. Il est amusant de remarquer que l’opinion populaire ne laisse absolument pas indifférent notre sélectionneur et son staff. L’objectif est donc désormais simple : faire remonter On va s’en mêlée aux oreilles de PSA (ou de son futur successeur) ! Nul doute qu’il sera bluffé par la qualité d’analyse et la justesse des propos de nos équipes et qu’il nous proposera un poste de consultant dans son staff ! Une aubaine pour nous autres, en passe d'entrer sur le marché de l'emploi.

 

Trêve d’orgueil, le mot de la fin revient à PSA, sur le chat en ligne de L’Equipe.fr, « maintenant, on a besoin de l’adhésion du public ». Voilà ce qu’il nous reste à faire : supporter cette équipe, quels que soient ses résultats et ses performances. La pièce est lancée, elle tournoie. Reste à savoir de quel côté va-t-elle retomber. A nous de l’aider à s’arrêter de celui voulu.

 

 

 

On va s'en mêlée

© 1515

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