top of page

VI NATIONS 2016 # EQUIPE DE FRANCE # LES PROMESSES DE L'OMBRE

 

 

 

                A l’issue d’une nouvelle défaite pour le XV de France, le tournoi des VI Nations 2016 a rendu son verdict : le trophée et un nouveau (13eme) grand chelem pour l’Angleterre. La France ? 5ème sur 6, avec un différentiel de points négatif, et le plus petit nombre d’essais marqués. Pire, nos Bleus sont passés à un drop de Sergio Parisse de la cuillère de bois, synonyme de 6ème et dernière place. Bref, chiffres à l’appui, le XV de France est toujours autant dans la mouise qu’au sortir de la dernière coupe du monde et de la désormais légendaire fessée reçue face aux AllBlacks. Il y a donc de quoi s’inquiéter, et la doxa rugbystique ne cesse de le répéter ces derniers jours. Adieu French Flair (si tant est qu’il ait jamais existé), adieu rêves de victoires et de beau jeu, le constat est amer : la France est une petite nation du rugby. Alors, On va s’en mêlée, blog indépendant, quoique modeste, s’en va en ces lieux saints de la liberté d’expression, vous conter l’histoire future et glorieuse du XV de France de Guy Novès.  Derrière ces statistiques désastreuses, enfouies sous les ruines de Cardiff, résident de véritables raisons de croire en des lendemains qui chantent. Accrochez-vous, ça va cogner. Parce que transformer la merde en or ne se fait pas sans dommage collatéraux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rugby c’est compliqué. Ça demande du temps, du boulot et des automatismes. Le mot magique semble être le vécu commun. « Le groupe vit bien » ressort souvent des équipes performantes. Alors, automatiquement, on n’efface pas 4 ans (8 ans?) de boucherie ovalie© d’un revers de la main. D’autant plus quand les instances sont encore gouvernées par les mêmes bonhommes, et qu’aucune réforme n’a été enclenchée.  Et pourtant, le discours insufflé par le nouveau sélectionneur Guy Novès dès sa prise de fonction semblait cohérent et prometteur. En mettant l’accent sur le devoir d’exemplarité que représente la tunique bleue, sur l’unité du groupe, et en sélectionnant des joueurs jeunes et talentueux, l’homme aux trois doigts a su générer un élan populaire. Bien évidemment, tout est loin d’être parfait, autrement on ne serait pas 5ème. Mais avec le retour du printemps, on a plutôt envie de voir le verre à moitié plein. L’idée est donc d’analyser objectivement le renouveau que Novès et son staff ont apporté dans leurs valises.

 

 

Une cinquième place inquiétante qui cache l'essentiel

 

Si les résultats du tournoi l’occultent, le jeu pratiqué sur le pré et l’attitude montrée sont en nets progrès. C’est indéniable, et il faudrait être de très mauvaise foi pour affirmer le contraire. On peut reprendre les matchs un par un pour voir ce que ça donne si vous voulez. D’ailleurs on va le faire :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Victoire 23 – 21 acquise dans la souffrance. Avec tout de même 3 jolis essais, notamment celui de Bonneval, et des tripes. Le résultat est certainement trompeur, car les performances de la Squadra Azzura sont allées déclinantes au fur et à mesure du tournoi. Ils en ont quand même pris 67 à Cardiff pour leur dernier match. C’était opération portes ouvertes en défense, alors que les Gallois sont pas spécialement les plus inspirés en attaque, on y reviendra. Sur ce premier match, on retient une équipe de France pleine de bonnes intentions, souvent brouillonne malheureusement, et perfectible en défense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vraie belle performance de ce tournoi, c’est ce match gagné dans les dernières minutes contre les Irlandais. On a senti une évolution très positive par rapport au premier match. Une très grosse défense en première mi-temps, entachée de fautes débiles (un coup gratos de Maestri sur Sexton) qui nous coutent des points, et des difficultés à enchainer les temps de jeu, en confondant vitesse et précipitation. Mais au fur et à mesure de la partie, en seconde période, on a senti les français prendre l’ascendant sur leurs homologues Irlandais au point de faire un véritable siège de leurs 22m dans les 25 dernières minutes. Une série de mêlées plus que maitrisées ouvraient finalement la voie à Machenaud et Médard pour inscrire l’essai de la gagne entre les perches. On a pu percevoir une énorme solidarité pendant tout le match, comme on n’avait plus perçu depuis longtemps, comme on n’osait plus l’imaginer même. Le genre de prestation qui offre des certitudes, .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premier déplacement dans ce tournoi pour nos Bleus, dans l’enfer du Millenium Stadium de Cardiff (on l’appelle le Principality Stadium maintenant il parait). On a eu droit à un joli coup d’intox bien puant dans la semaine qui précédait le match, avec Warren Gatland – le sélectionneur Gallois – qui relaie la presse anglaise, et notamment le Telegraph, torchon qui fustigeait la stratégie honteuse (sic) du XV de France de viser Sexton et de faire mal gratuitement aux Irlandais. Il faut reconnaitre que les irlandais, les anglais et les gallois sont tous des enfants de chœur, et sont donc légitimement en mesure de nous adresser ce genre de reproche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paul O'Connell. Une tête, un ballon: bah, c'est quoi la différence?

 

Ceci étant précisé. Place à l’analyse du match. Et malheureusement, il s’est soldé par une défaite très amère. Très amère parce que d’une part les Bleus ont pâtit tout le match d’un retard à l’allumage, et d’autre part parce que ces Gallois n’avaient franchement rien de transcendant. On retourne aux vestiaires avec seulement trois petits points de retard, et la sensation qu’il y a un coup à jouer. Mais les Gallois ont su se montrer ultra réalistes en seconde période, et ont profité de la moindre de nos erreurs, comme sur cet essai casquette : perte de balle à proximité des 40 mètres adverses, grand coup de pied dans le ballon, Georges North qui grille tout le monde à la course, et Plisson qui lui remet le ballon du pied pour qu’il n’ait plus qu’à aplatir. C’est cheum, mais visiblement ils s’en contentent, donc tant mieux pour eux. On pourra toujours dire que ces même Gallois ont dépassé les Italiens dans le jeu de mouvement en se faisant des passes, de notre côté on a surtout le sentiment que cette équipe italienne n’avait rien avoir avec celle du début du tournoi et que ça n’a rien de très significatif. Ca fait surement un peu rageux, mais au final c’est juste la vérité. Après, il faut quand même reconnaitre à cette équipe Galloise des vertus défensives, parce que comme contre l’Irlande, on a passé un temps fou dans leur camp sans réussir à scorer, alors même qu’on a franchi 3 fois la ligne d’en-but. Il aura finalement fallu attendre la 78eme minute pour voir Guirado, le capitaine auteur d’une partie de patron, aplatir le ballon, alors que les jeux étaient déjà faits. Le score final est de 19-10. C’est relou parce qu’on ne s’est pas sentis inférieurs du tout à ces joueurs-là. Mais la solidarité et la force collective entrevues contre l’Irlande deux semaines plus tôt se confirment sur ce match. Des regrets donc, vu le résultat final, mais aussi la ferme certitude qu’avec un peu plus de vécu commun, des joueurs plus frais (beaucoup avaient dû jouer en club le weekend end précédent), et un peu plus de French chatte, on les prenait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Boulot oblige, on a pas vu ce match. Tant mieux apparemment, parce qu’on a paumé 29-18, et que les analyses concordaient à souligner que les Bleus nous ont offert leur moins beau visage du tournoi lors de cette confrontation. Il semble quand même qu'on ait été pénalisés plus que de raison en mêlée fermée. Mais bon, une fois n’est pas coutume, critiquer l’arbitrage, c’est bien trop subversif et pas vraiment l’esprit rugby.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dernier match du tournoi, au Stade de France, qui aurait pu nous permettre de priver les Anglais du Grand Chelem, mais surtout de finir sur une note positive. Malheureusement, les Bleus se sont inclinés 31-21, et trois essais à zéro. Bon déjà, il faut reconnaitre que cette équipe anglaise est vraiment belle. Ça joue bien, avec des joueurs intelligents, talentueux et souvent assez jeunes. Quoiqu’on en dise, et en dépit de leur déroute de la coupe du monde, ils profitent de l’excellent boulot entamé par Stuart Lancaster, l’ancien sélectionneur. Leur grand chelem ne souffre aucune contestation... Et pourtant, malgré les dix points d’écart au tableau d’affichage, on n’était pas si loin que ça. On a couru toute la partie après le score sans jamais être largués. Ce qui fait la différence sur ce match, c’est la capacité des Anglais à conclure leurs actions et temps forts. Un réalisme qui a justement cruellement manqué aux Français. Lors de ce match, les Bleus ont réussi à franchir le rideau défensif adverse à plusieurs reprises, surement plus souvent qu’eux d’ailleurs. Mais dans la continuité des actions, par précipitation, par manque de soutien, ou à cause d'une bonne défense anglaise, impossible d’aller jusqu’au bout. Bon après, comme on est un peu chauvin, on tient à souligner que l’essai de Dan Cole est quand même plus que limite. C’est assez grave que Nigel Owens, à qui tout le monde suce la teub, ne siffle rien alors même qu’il a demandé la vidéo. Le match ne se fait pas là-dessus, c’est évident, mais ça leur donne à ce moment de la partie un avantage psychologique pas négligeable, et puis par principe faut pas non plus commencer à accepter ce genre de trucs. On note aussi qu’au final, on marque tous nos points au pied (7 buts de Machenaud, un sans-faute). Ce qui tend à prouver que les anglais se sont beaucoup mis à la faute dans leur 40m, peut-être pour retarder les sorties de balle, trainer dans le replacement, et éviter d’encaisser un essai sur les (nombreux) franchissements français ? Difficile à dire, mais toujours est-il qu’un carton jaune anglais n’aurait pas non plus été volé. 

 

 

 

Alors voilà, cette analyse match par match montre que, mis à part contre l’Ecosse, on était dans les clous. On était en mesure de gagner chaque match. On a rivalisé avec les autres équipes. C’est un peu un discours de losers, certes, mais on en est aux fondations du projet Novès. Ce dernier semble au clair sur ce qu’il veut mettre en place. On aperçoit déjà les bribes d’une identité de jeu. Les ¾ se font beaucoup de passes, la balle arrive souvent à l’aile, et on cherche à déborder l’adversaire sur les extérieurs. C’est évidemment un jeu ambitieux. La question qui se pose donc est de savoir si le XV de France possède les moyens de cette ambition ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La méthode Novès: que faut-il en penser?

 

Comme souligné en préambule, Guy Novès est arrivé avec des ambitions claires et un discours rodé. Officiellement, l’idée est de redonner du plaisir aux supporters, dans le stade et derrière leurs écrans. Pour ce faire, il a mis l’accent sur la symbolique du maillot Bleu, et de l’importance de se montrer exemplaire qui en découlait. Mission partiellement réussie, puisqu’indéniablement, on a vibré derrière cette équipe comme rarement, et on a senti qu’on était en mesure d’inquiéter toutes les équipes que l’on a affrontées. En off, Novès et son staff ont tissé une toile difficilement pénétrable : impossible de grappiller des informations autres que celles distillées lors des conférences de presse. Novès est en train de monter un commando, il a choisi minutieusement chacun de ses hommes (joueurs et staff) avec une vision sur quatre ans, et il n’admettra aucune traitrise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Guy Novès quand on lui parle de la taupe de Knysna

 

Et comment lui donner tort. Les médias n’attendent que ça pour pouvoir, écrire, spéculer, et vendre du papier. Il ne faut quand même pas oublier que la presse spécialisée française est la meilleure, toutes catégories confondues, en termes d’autoflagellation. Il y aura toujours un bouc émissaire pour expliquer une compétition en demi-teinte, un match raté, ou même un en-avant de passe cafouillé. Parce que franchement, si «le groupe vit bien », automatiquement rien ne peut nous arriver, c’est évident. Bref, tout ça pour dire que l’on ne peut que saluer l’initiative de Guy Noves de vouloir contrôler ce qui sort du groupe.

Vient ensuite le choix des joueurs, important à analyser, à la lumière des prestations qu’ils ont fournies. Important car ce choix est inhérent au système de jeu voulu par le staff, et parce que c’est tellement plus simple de dire que si untel (Bastaraud, au hasard) avait été sur le terrain à la place de untel (Mermoz, par exemple), et bah il n’aurait pas fait cet en-avant (normal, il aurait pas fait la passe, c’est Bastaraud. Faut suivre) et on aurait pas pris cet essai qui nous fait perdre. CQDF.

Avant de faire du cas par cas, on peut noter la volonté du staff d’injecter du sang neuf. Beaucoup de jeunes joueurs ont donc rejoint les rangs du XV de France, et tous ont été sélectionnés avec, encore une fois, une vision à 4 ans, si ce n’est plus. Le staff compte donc suivre de près l’évolution des Jedraziak, Poirot, Bezy, Danty ou Plisson. Ces joueurs sont talentueux, ont une marge de progression importante, et il était donc nécessaire de les intégrer dès maintenant dans le groupe pour leur faire prendre conscince des exigences du haut niveau, histoire qu’ils sachent les sacrifices à entreprendre pour, peut-être un jour, devenir des références à leurs postes. Autre point remarquable, la sensation que cette année, le débat sur le XV de France s’est beaucoup moins cristallisé autour du choix des joueurs que par le passé, et notamment pendant les années PSA. C’est rassurant, parce que d’une part c’est terriblement naïf de croire au messi(e) français, qui viendrait déterrer le French Flair et tous nous sauver, et d’autre part ça prouve que le système mis en place, même s’il reste largement perfectible, permet aux joueurs sélectionnés de s’exprimer.

 

On peut maintenant commencer la revue d’effectif.

 

Les cadres :

 

Guirado, déjà, c’est évident. Il a sorti un tournoi de porc, vraiment de porc. Auteur d’une bonne tenue en mêlée et régulier en touche, il a surtout brillé par son explosivité et sa capacité à avancer à l’impact. Capitaine exemplaire donc, et excellent joueur de rugby, à un poste clé. C’est de très bon augure pour la suite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous aussi vous y avez cru qu'il allait réussir à passer la ligne tout seul? 

 

Machenaud a commencé le tournoi sur le banc, puis à la faveur de bonnes rentrées contre l’Italie et Surtout l’Irlande, il a gagné une place de titulaire au profit de Sébastien Bézy. Il s’est révélé bon animateur, dynamiteur, quoiqu’un peu restrictif dans l’alternance. Très sûr face aux perches, il s’est clairement imposé en patron derrière la mêlée. C’est encore une fois de bon augure, d’autant qu’en enchainant les matchs, il gagnera probablement en autorité et en filouterie.

On est forcément obligé de s’arrêter deux minutes sur le cas Vakatawa. Ce serait très subversif de ne pas le faire, subversif mais risqué. Alors oui, le mec a des qualités intrinsèque assez impressionnantes, mais on a l’impression qu’il veut constamment sauver la patrie tout seul, et qu’il croque pas mal de bons mouvements en relevant des ballons derrière des regroupements sans que personne ne soit au courant. En défense, c’est pas non plus l’assurance tout risque, et le premier essai Ecossais est pour sa poire.

Difficile de trouver d’autres joueurs qui ont crevé l’écran. Malgré tout, Mermoz et Spedding ont fait un tournoi plus que correct. Le premier a beaucoup essayé de faire jouer derrière lui, parfois avec du déchet, et le second offre quand même plus de garantie en dernier défenseur que Maxime Médard, mais dans un tout autre registre.

 

On attend plus d’eux :

 

Celui pour qui cette remarque saute aux yeux, c’est Fickou. On sent qu’il a du talent, peut-être pas autant que veut nous le faire croire la presse, mais quand même. Des cannes, des appuis, de l’imprévisibilité, une bonne passe à gauche et à droite. Mais on a l’impression qu’il manque d’agressivité et qu’il fait souvent des mauvais choix. Après, il n’a que 22 ans, donc carrément le temps de devenir le patron qu’on attend qu’il soit. Mais ça fait déjà quelques années qu’il est installé en équipe de France, et on est en droit d’espérer déjà un peu plus de lui. Le moment serait bien choisi pour franchir un palier.

Au rayon déception, on peut également citer Slimani. Il a plus souffert en mêlée qu’à l’accoutumée, alors que c’est justement là qu’on l’attend avec ses qualités, vu qu’il n’est pas très actif dans le jeu courant. Pas d’inquiétude pour autant, il a toutes les cartes en main pour rectifier le tir, notamment le tempérament.

Enfin, ce qui a vraiment manqué à la France sur ce tournoi, c’est une deuxième et une troisième ligne efficaces. C’est flagrant. Les manques d’impact physique et de puissance par rapport aux autres équipes se voient à dix kilomètres. Ça nous fait bien marrer les désormais célèbres tâches obscures dont s’occupe si bien Maestri. Mais ça veut dire quoi ce terme, bordel ? ça veut dire qu’on les voit pas ? Faut arrêter de nous vendre du vent, on a rien contre Maestri en particulier, c’est un bon joueur de club, mais pas la référence internationale qui est sans cesse encensée dans les journaux. En troisième ligne, c’est encore pire. La blessure de Picamoles dès le début du tournoi a mis en exergue la faiblesse du secteur. Chouly, Goujon, Lauret, Le Roux, Camara, désolé mais c’est faible, c’est très faible. Ca subit souvent à l'impact, quoi. Comment se fait-il qu’on ait un réservoir aussi peu profond à ces postes clés ? Ou sont les héritiers des Dusautoir, Harinordoquy, Bonnaire, Magne, Betsen, Rives...?? (désolé on s’enflamme un peu). Peut-être que les choix de Novès sont contestables à ce niveau : pourquoi ne pas tester Camille Gérondeau par exemple, auteur d’en super début de saison avec Clermont ? Pourquoi ne pas tenter le pari Christopher Tolofua en numéro 8 (ça c’est L’IDEE de la rédaction, on y croit dur comme fer. Le mec a toutes les qualités pour s’imposer à ce poste. Tonique, explosif, adroit ballon en main ; en en plus, sans évaluer sa tenue en mêlée fermée, il balance des belles pizzas en touche, donc ce ne sera pas tellement une grande perte au poste de talon. Retenez l’idée, et diffusez là !) ?

Il faut aussi se rendre compte que Chouly a 30 barreaux, qu’il est loin d’être indispensable à court terme, et donc encore moins dans l’optique de la Coupe Du monde 2019. Comment fait-il pour conserver ce totem d’immunité au sein du XV de France ? C’est un mystère pour nous, au même niveau que le succès du groupe PNL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand tu pensais être débarassé de Damien Chouly, et qu'il est rappelé

en équipe de France.

 

Pour le reste, on retiendra que les jeunes lancés dans le grand bain n’ont pas spécialement brillé, mais n’ont pas non plus été à la ramasse. Jedraziak a montré des choses intéressantes. En l’occurrence, sa puissance et son impact physique risquent de nous être très vite indispensables. Yacouba Camara est certainement celui qui a été le plus en dedans par rapport à ce qu’il propose régulièrement avec le Stade Toulousain. Bézy, un peu dans le même esprit, n’a pas su s’exprimer en patron comme il le fait si bien à Toulouse. On compte sur lui pour continuer dans cette voie là et revenir plus fort avec les Bleus. Plisson s’est bien fait craché à la gueule, mais on a tendance à trouver que son tournoi reste correct. Il pose ses balls contre l’Italie et nous a évité une défaite problématique en ouverture de tournoi en passant une pénalité de 50 mètres excentrée. Mais bon, apparemment on retient beaucoup plus facilement le ballon qu’il remet dans la course de Georges North pour l’essai de l’ailier Gallois. Et pour finir, Danty n’a pas su s’imposer au entre alors que beaucoup d’attentes étaient placées en lui. Utilisé dans un rôle de perce muraille à la Bastaraud, on a trop peu vu sa capacité à faire jouer derrière lui.

 

Voilà donc pour les joueurs. La question qui se pose désormais est de savoir si Novès a toutes les cartes en main pour réussir sa mission.

 

 

 

 

Les dés sont-ils pipés?

 

Il suffit de regarder l’utilisation des joueurs français par leurs clubs respectifs pendant le tournoi, et comparer avec les autres équipes. C’est quand même hallucinant que la ligue et la fédé ne soit pas en mesure de trouver une solution pour indemniser les clubs et laisser les joueurs à disposition de l’Equipe de France pendant 8 semaines. Cest quand même délirant que l’on ne parvienne pas à trouver un compromis pour que tous les joueurs soient disponibles pour la tournée de Juin en Argentine. Ca a un sens de dépenser autant de blé pour aller faire une tournée avec les remplaçants des remplaçants, pour prendre 50 pions et repartir fanny ? Quand est-ce que cette mascarade va se terminer ? Ça fait 15 ans qu’on parle des mêmes problèmes, et rien ne change. Les Anglais, eux, bien qu’ils ne possèdent pas le French Flair, ont su trouver un terrain d’entente pour satisfaire à la fois les clubs et l’équipe nationale. Il serait temps de s’en inspirer. Comment se fait-il qu’avec autant de licenciés on ne soit pas capables de sortir plus de jeunes talentueux ? Comment se fait-il qu’il soit plus avantageux pour un club de contourner le système instauré des quotas dur les JIFF (joueurs issus de la formation française) pour aller recruter des étrangers et les former en France, plutôt que de promouvoir les centres de formation ?

On n’a pas la solution malheureusement, mais il est urgent que cela change. Et il y a peut-etre de l’espoir de ce côté-là. Les élections pour la présidence de la FFR à la fin de l’année devraient permettre de réformer le rugby Français en profondeur. Pour le moment, on compte 4 candidats. Pierre Camou, pour sa propre succession ; Bernard Laporte, l’actuel manager du RCT ; Pierre Salviac, qui fait plus rire qu’il n’est pris au sérieux ; et Lucien Simon, membre du comité directeur de la Ligue Nationale, qui monte une liste composée notamment d’Eric Champ (ancien 3ème ligne international) et d’Alain Doucet (secrétaire générale de la FFR), et qui proposent quelques idées intéressantes. Il semble quand même nécessaire de voir des anciens joueurs s’exprimer et donner leur avis. Ils sont les principaux concernés par tous ses débats. On espère vraiment voir un Titi Dusautoir venir mettre son grain de sel. Sa légitimité est entière, et il surement des choses très intéressantes à raconter.

En parallèle, une cellule technique a été ouverte suite au fiasco de la dernière coupe du monde afin de réfléchir à des pistes d’amélioration de la compétitivité du XV de France. Elle doit rendre ses conclusions dans les jours qui viennent, et il sera très intéressant de voir ce qui en ressort. Il nous faut du concret, et vite.

 

 

 

Alors malgré tout ce qui vient d’être dit, malgré toute la frustration qu’on peut ressentir, il faut espérer. Car on est peut-être sur la bonne voie. Du moins on a envie d‘y croire. On est convaincu que Novès est le plus enclin à redonner des couleurs à nos Bleus (il faudra quand même penser à donner un cahier des charges plus précis à Adidas, parce que ce maillot extérieur qui donne l’impression d’être sorti de l’imprimante avec la cartouche d’encre en rade, c’est non). ET puis avec des personnes compétentes aux postes clés, il y a toutes les  raison de penser que la situation va  s’améliorer, et s’améliorer rapidement.

 

En attendant les nouvelles échéances du XV de France, on retourne hiberner devant le Top 14 #lemeilleurchampionnatdumonde.

 

Un grand merci aux (deux) lecteurs qui ont eu le courage d'aller jusqu'au bout

 

 

On va s'en mêlée

© 1515

bottom of page