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POURQUOI NE FALLAIT-IL PAS QUE LA FRANCE GAGNE LA COUPE DU MONDE?

 

 

 

Cela fait quelques temps que l’on voulait écrire ce papier. On a beaucoup hésité à le publier avant la débâcle face aux Néo-Zed. Cela aurait donné l’impression de ne pas pisser dans le sens du vent, mais on ne voulait pas porter la poisse à  cette équipe et cracher sur son dos avant que les dés ne soient jetés. Donc voilà, maintenant que la coupe du monde n’est plus qu’un pâle souvenir pour nos Bleus, il est temps de soulever la question : était-il souhaitable que la France gagne ce mondial ? Et, à minima, devait-on espérer qu’elle fasse un joli parcours, disons au moins jusqu’en demi-finale ? Pas sûr du tout. Eléments de réponse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ouf... On a perdu.

 

 

 

Parce que les statistiques ont parlé

 

Le bilan comptable du mandat de Philippe Saint-André à la tête du XV de France (2011 – 2015) est catastrophique. 20 victoires, 2 nuls 23 défaites. Moins de 50% de victoires donc. Si l’on rentre un peu plus dans le détail, en 4 ans, la France n’est jamais parvenu à battre la Nouvelle-Zélande (5 défaites), l’Afrique du Sud (2 défaites), le Pays de Galles (4 défaites !) et l’Irlande (2 nuls, 2 défaites). Elle présente également des bilans négatifs face à l’Angleterre (1 victoire pour 3 défaites) et l’Australie (2 victoire pour 3 défaites). S’il est vrai qu’on peut faire dire ce qu’on veut aux statistiques, de tels chiffres sont indignes d’une nation qui comptent pas moins de 400 000 licenciés. Par ailleurs, le jeu prôné, d’une pauvreté alarmante, pousse au même constat. Il faut changer des choses, beaucoup de choses. Or, un joli parcours Français en coupe du monde aurait validé ces 4 dernières années, et on serait re-partis pour 4 ans à se faire chier sur la gueule par des roux et des mecs qui ne voient le soleil qu’en moyenne dix jours par an. Et ça, c’est difficilement concevable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même ça il le fait mal...

 

 

 

Parce ce que c'est là que nous a mené notre dernier parcours en coupe du monde

 

Rappelez-vous. Il y a 4 ans, la France perdait en Finale de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande d’un petit point face au pays hôte, avec en prime un arbitrage plus que curieux. Le mot est choisi à dessein. Sans rentrer dans le détail, la France aurait dû être championne du monde. On aurait alors parlé à juste titre de hold-up, mais elle aurait dû gagner ce match. Pourquoi hold-up ? Parce qu’avant cette finale, les joueurs du sélectionneur d’alors, Marc Liévremont (qui sortirait selon la rumeur avec Isabelle Ithurburu le bâtaaaaard), avait dans l’ordre pris une valise en poule contre ces même Néo-Zélandais, perdu contre le Tonga, puis l’avait emporté très péniblement en demi face à des Gallois réduits à 14 pendant plus d’une heure. A part la finale et le quart face aux Anglais, le mondial de ces Bleus avait été dramatique en termes de jeu et d’ambitions de jeu. On a eu le sentiment qu’ils jouaient avec le frein à main, et n’étaient en mesure de se lâcher que lorsqu’ils étaient dos au mur, comme s’ils avaient besoin de toucher le fond pour se révolter. Un constat déjà peu reluisant donc, qui laissait entrevoir de profonds changements.

Oui mais voilà, cette « presque victoire » et finale (au bilan comptable) a plongé les instances du rugby Français dans une quantité astronomiques de « certitudes ». Certitudes qui nous ont menés à cette claque légendaire face aux Blacks. 60 pions dans la valise et au moins autant de larmes que l’on retient aux coins de nos yeux…

 

 

 

Parce qu'il faut arrêter de se mentir

 

On va pas dire qu’on nous prend pour des cons, ce serait trop fort. Mais il est évident que certains y trouvent leur compte dans le système actuel du rugby Français.

Ras le bol de ces mastodontes de la fédération, qui s’y retrouvent financièrement à coups de partenariats juteux avec la Société Générale, la GMF, Sofinco, Gedimat et on en passe. On aimerait savoir en détail ce qu’il a foutu, Serge Blanco, pendant son année au chevet du pauvre et sanglotant Philippe  Saint-André , à part se pavaner devant les caméras. « Cela fait un an que je suis là (auprès des joueurs, ndlr). Je ne fais rien, je ne veux surtout rien faire », a-t ’il prononcé non sans aplomb quelques jours avant le quart de finale. On a beaucoup de respect pour le joueur qu’il a été (même si en soit on était pas nés), mais il a quand même des beaux airs de Platini du rugby français : ce type embarassant qui fait un peu ce qu'il veut, dont personne n'ose dire du mal tout haut parce que c'est un peu trop subversif.  Lui comme Camou, il serait bon qu’ils aient la lucidité de dégager, parce que vraisemblablement, on les a assez vus comme ça. Ils en ont certainement assez mis dans les poches pour aller se payer une retraite dorée.

Ras le bol de Paul Goze, le président de la Ligue Nationale de Rugby, personnage imposant à tous points de vue, qui a déjà réfuté la responsabilité du Top 14 dans ce fiasco national et risque de s'accrocher à ses privilèges comme un hyène à son bout de gras.

Ras le bol aussi de ces présidents de club qui râlent dès qu’on leur « pique » leurs joueurs pour aller en Equipe de France, et qui recrutent en conséquence des étrangers à tour de bras, laissant croupir en réserve les jeunes talents Français qui « apprennent énormément à l’entrainement au contact des stars du Sud ». Mon cul ouais. 5 journées de Top 14 ont eu lieu pendant la coupe du monde. On s’est régalés en termes de jeu, et on a vu un nombre non négligeables de jeunes pépites Françaises à qui on prédirait un avenir radieux si seulement on avait la certitude qu’elles auraient un temps de jeu intéressant. Lorsqu’il a été interrogé sur ces problématiques, Mourad Boudjellal, le président du RCT, a répondu que le système tel qu’il est pensé lui convenait, car au finale ce qui compte, c’est que la France soit championne du monde, qu’elle était passée à deux points de l’être il y a 4 ans et qu’elle allait l’être cette année. Bon déjà il s’est planté. Mais ce qui est grave, c’est que ce discours révèle qu’il conçoit que l’équipe de France se fasse humilier chaque année au tournoi des 6 nations ou en tournée estivale dans l’hémisphère Sud. Désolé, mais nous, on a beaucoup de mal à accepter cela.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mourad qui défend le Top 14 sur fond de mauvais foi pathétique.

C'est peu dire qu'on est absolument pas d'accord avec lui. 

 

Ras le bol enfin de ce top 14,  auto proclamé meilleur championnat du monde par Canal+ qui l’arrose d’un pognon indécent, permettant ainsi aux clubs de recruter des étrangers à tour de bras et de leur faire signer des contrats en or massif. Ces chaînes TV qui s’insurgent de la simple idée d’une formule à 12 équipes, qui permettrait des plages de repos plus fréquentes pour les joueurs. Après tout, ils s’en foutent ces journaleux, ils sont derrière leur télé et leur micro, et la violence des impacts que subissent les joueurs, c’est pas tellement leur problème, même pas du tout en fait. La prochaine finale de Top 14 sera délocalisée au Camp Nou de Barcelone, illustration parfaite de la footisation du rugby Français. La dernière fois que l’Angleterre a gagné la coupe du monde de football, c’était en 1966. Vive la British Premier League ! Vive le Top 14 !

On ne prétend pas donner la formule magique qui enverrait le XV de France sur le toit du monde. On n’y connaît pas grand-chose de toute manière. Juste assez pour dire qu’on ne peut plus continuer comme ça.

 

 

 

Parce que cette équipe, on l'aime trop pour s'en foutre

 

Faut pas croire qu’on prenne un quelconque plaisir à dresser ce genre de constat, bien au contraire. on préférerait s'en ficher. Mais on n'y arrive pas. On a mal à notre rugby, mal comme jamais. Parce que cette équipe de France, on la suivrait n’importe où, du moment qu’elle nous file du plaisir. On l’a vu faire des choses incroyables par le passé. Le French Flair, on a tellement envie de croire qu’il existe. On sait qu'il a existé. On se souvient de moments complètement dingues. Ce 33-0 infligés en 28 minutes aux Blacks en 99 à Twickenham. Cette course totalement folle de Jean-Baptiste Elissalde pour dégager le ballon dans les tribunes à Cardiff en 2007.

Cette flèche blanche guidée par Thierry Dusautoir et amenée à transpercer le Kapa O Pango dans un Eden Park acquis à la cause des Blacks. Et plus récemment encore, ce raid solitaire de Wesley Fofana qui casse 5 plaquages pour aller planter un essai d’anthologie et rendre muet le temple du rugby Anglais. Le truc c’est qu’on en a marre d’aller sur YouTube. On voudrait revivre cette extase. Et ces quatre dernières années, on ne l’a connue que par bribes, qu’en de trop rares occasions. Et avec Matthieu Lartot et Christain Jean-Pierre aux commentaires, parce qu'on a plus envie d'aller au Stade de France se peler les miches et devoir faire la ola alors que le spactacle qu'on voit nous donne envie de pleurer.

 

Alors on se garde de donner des conseils à Guy Novès, mais on lui souhaite bon courage. Il risque de laisser quelques gouttes dans ce chantier. Mais Saint-André et sa clique se sont déjà chargés de démolir les dernières cloisons du rugby français qui tenaient encore debout.

 

On va s'en mêlée

© 1515

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