PETIT GUIDES DES EXPRESSIONS ILLUSTRÉES
Voici un florilège non exhaustif d'expressions susceptibles d'être entendues alors que vous êtes confortablement installés sur votre canap', en train de mater un bon gros match de rugby. A maîtriser de toute urgence histoire de briller dans vos dîners mondains du samedi soir dans le XVIème.
Etre en cannes
Se dit d’un joueur en forme qui, de fait, a du gaz à revendre. Et celui qui en parle bien c’est Eric Bayle, à propos d’un Maxime Médard qui s’était donné les moyens de composter son titre de transport pour la dernière coupe du monde. En vain.
"Le soutien d'un Médard en cannes! Il est en cannes Maxime Médard!!!"
Se faire une valise / faire une feinte de la moustache
Quand le demi de mêlée s’offre une percée au ras d’un regroupement. Agustin Pichot, le petit général argentin, maîtrisait ça à la perfection. Byron Kelleher aussi. Mais chauvinisme oblige, c’est Fabien Galthié qui rafle la mise avec cette superbe valise face aux anglais pour ensuite servir Harinordoquy, lequel enverra Merceron sous les perches. Confort.
Sortir les moufles
Quand un joueur est incapable de réceptionner un passe facile ou quand le ballon lui glisse des mains comme une savonnette. Les exemples sont légion. Mais c’est très jouissif quand c’est cette tête à claque d’Owen Farrell qui les sort. A regarder sans modération.
Envoyer une pizza
Et sa variante ce talonneur, c’est un pizzaiolo. Vous l’aurez donc compris, une pizza, c’est un lancé en touche complètement foiré. Ces dernières années, depuis la retraite de Servat, le Stade Toulousain s’est trouvé une spécialité dans la pizza avec les Ralepelle, Tolofua et autre Gary Botha. De même, avant de devenir capitaine du XV de France, Guilhem Guirado était un expert de la 4 fromages cuite au feu de bois. En atteste cette vidéo:
Montrer les Pyrénées
Un régal. France – Irlande, tournoi des VI Nations, 2000. Keith Wood, l’emblématique talonneur irlandais, vient charger sur la défense bleue avec plusieurs mètres d’élan. Fabien Pelous se baisse bien pour lui asséner un modèle de plaquage, et le soulève bien haut dans les airs. Le geste est beau, mais la magie intervient réellement lorsque Thierry Lacroix, son phrasé et son accent catalan le commente avec passion. « Ouuuuh, il lui a fait voir les Pyrénées !!! ». Impossible malheureusement de remettre la main sur cette séquence. On a quand même fait une demande auprès de l’INA, mais il y a peu de chances qu’elle aboutisse, vu que l’on a rien de professionnels de l’audiovisuels…
Du coup, on a dû se rabattre sur ce plaquage de Chabal, bien avant que les médias ne commencent à en faire un produit marketing.
Sauver la patrie
Lorsqu’un joueur, par un plaquage dit salvateur, va annihiler une oppportunité criante d’essai adverse. Il a sauvé la partie, comme on dit. JB Elissalde nous en avait offert une illustration parfaite lors du légendaire ¼ de finale face aux tous noirs à Cardiff.
Poser un arrêt-buffet
Définition de wikipedia:
1 – pause pour manger ; 2 – plaquage puissant au niveau du torse qui stoppe net l’adversaire ; 3 – Carreau parfait à la pétanque ou au jeu du ‘Stis.
On vous laisse deviner laquelle correspond la mieux au rugby, avec encore une fois Chabal qui désosse littéralement Masoe. D’ailleurs, le numéro 8 all blacks a été complètement sonné :
Le rugby champagne
Terme qu’on utilise, souvent de manière galvaudée, pour définir un beau voire un très beau match. Pour nous, le rugby devient champagne à partir du moment où il n’y a plus de numéro dans le dos, c’est-à-dire où il y a eu une telle orgie de jeu que la notion même de poste n’a plus aucune signification sur le terrain. Comme lorsque Vincent Debaty se retrouvait à conclure une action de 90 mètres à Twickhenam. Champagne.
A noter au passage le taff de Mermoz qui fixe 2 défenseurs pour ouvrir le couloir pour Nakaitaci
Se faire prendre par la patrouille
Un joueur auteur d’un mauvais geste, et qui n’échappe pas à la sanction de l’arbitre. A ce petit jeu-là, on a quelques beaux spécimens. Florian Fritz, Bakkies Botha, ou encore Richard Dourthe en son temps. Mais puisqu’il faut bien faire un choix, le nôtre porte sur ce bon vieux Jamie Cudmore, jamais avare d’une chataîgne.
Ouvrir la boite à gifles
Rien de très compliqué à comprendre ici, mais l’expression fait sourire. Un bel euphémisme quand on pense aux générales qui peuvent éclater et des patates que les joueurs s’envoient à la figure :
Tordre son vis-à-vis
En mêlée fermée, lorsqu’un adversaire prend le dessus de manière significative sur son vis-à-vis. Par extension on peut dire qu’un pack a tordu son homologue adverse. Comme le XV de France version Marc Lièvremont, sous la houlette de Didier Retière. A l’époque, la première latte Domingo / Servat / Mas a martyrisé bien des adversaires de la sorte, et obtenu quelques essai de pénalité en retour…
La tondeuse à gazon
Se dit d’un plaquage aux jambes, souvent proche de la propre ligne d’en-but, pour mettre à terre le joueur adverse le plus vite possible, et l’empêcher de jouer debout (et de faire éventuellement un offload). A ce petit jeu-là, les troisième lignes sont souvent pris en exemple. Serge Betsen, ou encore Dusautoir, comme le montre ce plaquage sur Jerry Collins, qui se relève ensuite en boitant.
Prendre la grêle
Quand une équipe ne voit pas le jour. Quand elle prend une branlée quoi. Synonyme : prendre la marée. Exemple : France – Nouvelle Zélande, coupe du monde 2015. Bah ouais, va falloir vivre avec.
Percer / déchirer le rideau
Le rideau, c’est la ligne de défense, ce qui rend la compréhension de l’expression un peu plus facile. Comme ça, on pense à Christian Labit, ancien troisième ligne du Stade Toulousain et de l’Equipe de France, au profil perforateur. Thierry Lacroix prenait un malin plaisir à chacune de ses courses. « Labit qui prend le trou !! » . Sinon, cette action d’école des Wallabies lors de la dernière coupe du monde illustre bien l’idée sous-jacente:
Mettre un cul
La contraction de Mettre un adversaire sur le cul . Bon, à partir de là, il n'y a pas 36 manières de s’y prendre pour y parvenir sur un terrain de rugby. Le plus évident étant la percu. Et dans ce domaine, Florian Fritz a plus que son mot à dire. Surtout qu’on peut supposer qu’il y prend énormément de plaisir.
Coller un timbre
Un timbre, une cartouche, un tampon. Qu’importe le terme, à bien y réfléchir. C’est l’impact qui compte. Et l’atterrissage aussi. Mention spéciale à Courtney Lawes qui avait littéralement éteint Jules Plisson lors de ce Crunch mémorable. . D’ailleurs quand on voit les performances du parisien depuis ce caramel de l'espace, on se demande s’il a revu la lumière depuis.
Casser les reins
Pour les adeptes du cadrage – débordement. L’américain et Biarrot Ngwenya en avait posé un d’école à Bryan Habana pendant la coupe du monde en France:
On va s'en mêlée


