ACTU # EURO 2016 # ET LE RUGBY DANS TOUT CA?
L'Euro 2016, ça commence ce soir avec France-Roumanie. Un mois d'orgie footballistique avec un épilogue qu'on souhaite magnifique. Griezmann qui plante le but victorieux en finale contre la Croatie (La Croatie?? oui, ça tricote au milieu avec les Modric, Rakitic ou Kovacic, et ça plante devant avec Mandzukic) sur un caviar de Pogba. Ce serait le feu.
Mais on oublie pas non plus d'être pro et de vous donner des news rugbystiques. Car l'actualité ovale est chargée en ce mois de juin, et ce serait trop injuste qu'elle soit occultée de la sorte par un sport où la simulation est reine. Alors, pour remédier à ça, on a fait pêter le PEL et on a envoyé un reporter en terre Sud-Américaine nous tenir au courant des tribulations du XV de France, à l'approche de sa tournée d'été en Argentine. Il en a profité aussi pour mettre son grain de sel dans les phases finales du Top 14 qui s'annoncent palpitantes. On vous retranscrit ses propos pêle-mêle. Merci à lui. Merci @vdemaupeou.
Vous aussi ça vous choque?
Nouvelles d’Argentine
San Miguel de Tucuman, Argentine
Jeudi 9 juin
Difficile à croire, et pourtant c’est vrai. C’est bien d’Argentine, à des milliers de kilomètres de ses quartiers habituels, que l’équipe d’On va s’en mêlée rédige ce billet. On est ému.
Alors que vous vous apprêtez à rendre cocu le rugby pendant un mois, pour regarder des Irlandais et des Gallois se faire des passes en avant, nous on se caille les glaouis aux abords du Monumental de Tucuman, théâtre de la confrontation entre la France et les Pumas le 19 juin (23h10 sur Canal… quoi ? non pas Bein Sports putain !).
S’il n’y avait que l’Euro, pour expliquer l’indifférence générale qui entoure cette tournée “estivale” on se réjouirait presque. A l’Euro, y a quand même un alléchant Galles-Angleterre dans une des seules vraies enceintes françaises de foot à Bollaert. Ça, ça promet, surtout quand on se rappelle des confrontations récentes entre les deux équipes… au rugby.
Mais en réalité c’est bien le Top 14 qui vole la vedette aux Bleus... Les calendriers internationaux et locaux se chevauchent, avec à la clé une double peine pour l’équipe de France : privée de ses meilleurs joueurs et privée de l’affiche médiatique.
Remarquez, si je racontais ce contexte à un Argentin ici, il me rirait au nez. Prenez le pays de Maradona, ajoutez Léo Messi et terminez par la Copa America, vous aurez une petite idée du seul et unique sujet qui agite ici les fans. Le rugby reste ici un sport à la marge, amateur, un sport tout court, loin de la ferveur et du mysticisme qui entourent le foot en Argentine (cf. visite de la Bombonera, le stade de Boca Juniors, temple du foot argentin).
"Bon comment vous dire, moi, vos histoires d'Euro de foot,
je m'en tartine le fion en fait"
XV DE FRANCE - UNE TOURNEE D'ETE A L'INTERET PLUS QUE RELATIF
Dans ce match à Tucuman, tout est pour rappeler l’isolement de la bande à Novès : un match à 18h dans un petit stade d’une ville méconnue (mais où le rugby existe quand même depuis les années 40), perdue sur les contreforts des Andes, à 1000 bornes et 18h de bus sans sommeil au nord de Buenos Aires… Ça, c’est pour poser le cadre. Voilà.
Le groupe initial ? 17 rescapés, choisis au sein de clubs classés dans la deuxième moitié de notre championnat. Avec quand même quelques clichés de seconds couteaux, restés longtemps aux portes du XV tricolore pour des raisons soit de concurrence, soit de manque de pot : Ledevedec, Bonfils, Lakafia...
Pour les renforcer ? Des types issus des deux clubs qui auront perdu leurs quarts de finale. Il y a meilleure préparation mentale qu’une élimination au premier tour des play-offs, après une saison à charbonner pour glaner un des précieux sésames. Quel sera l’état de la motivation de ces joueurs …?
Pour autant, on reste de fervents supporters, et on sera devant notre écran dimanche, peut-être même dans les tribunes, qui sait. Tant bien que mal, on oublie ce contexte défavorable et on compte nos chances de croire en une double victoire chez eux (ce n’est pas arrivé depuis 1998, et un incroyable doublé de Cédric Soulette, illustre pilier droit du Stade Toulousain. Mais est-il seulement besoin de le présenter ?) :
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Le leadership de Trinh-Duc, avec qui décidément rien n’est simple dans la vie ;
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L’ossature du Stade Français (privée quand même du précieux deuxième-ligne Flanquart) ;
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Les promesses des novices Mignot et Serin pour hisser le niveau de jeu de ce XV.
Là, c'est une exemple de ce que Baptiste Serin peut faire avec un ballon.
c'est une chistera, et accessoirement ça prouve qu'il a une grosse paire de couilles.
TOP 14 -DES PHASES FINALES QUI S'ANNONCENT ELECTRIQUES
En attendant on va se concentrer sur nos phases finales de Top14. Car même si on aime plus que tout les Bleus, elles promettent !
Revue des forces en présence :
Clermont c’est le roc, le club le plus régulier, qui année après année, démontre une force collective à toute épreuve. La preuve qu’on peut finir premier de la phase régulière sans recruter des Bryan Habana mais en mettant des Damien Chouly en confiance. Peut-être le favori cette année, si l’équipe se libère de ses complexes de finales perdues.
Toulon et Montpellier, les machines de guerre, deux clubs post-modernes qui se sont affirmés comme les prochains fers de lance financiers de notre rugby, et à qui semblent promis les prochains trophées. Que des grosses individualités dans leurs XV titulaire (et des bancs en or massif), des stratégies de jeu similaires : quelques joueurs au physique hors norme (Gorgodze, Armitage, mais pas Vermeulen qui sèche le rendez-vous) qui cassent les lignes et créent à eux seuls les brèches dans lesquelles s’engouffrent des trois-quarts tout aussi hors normes (Nagusa, O’Connor, Tuisova). Un schéma aussi simple que redoutable, orchestré par quelques-uns des joyaux techniques du championnat (Giteau, Paillaugue). Attention, parfois cette belle mécanique coince, et trouve difficilement des solutions quand l’adversaire est tactiquement au-dessus (cf. les faibles performances face au Racing et Toulouse).
Le Racing, lui, est tenant d’un modèle d’équipe un peu différent. Les Racingmen s’appuient certes sur quelques individualités recrutées à prix d’or mais intelligemment car faciles à intégrer dans un groupe (Carter, Nyanga). Ces gars sont des leaders et guident un collectif de bons joueurs, sans être des monstres. Ça devrait payer, mais pour l’instant les ambitions du Racing se heurtent à une impréparation chronique pour les jours J, comme ils l’ont montré cette année en Champions Cup.
Toulouse et Castres, les romantiques de la bande, font certes figure d’outsiders, mais peuvent faire quelque chose, surtout Toulouse, au vu des derniers matchs. Romantiques parce que ces clubs historiques ont leur passé récent marqué par un certain déclin, dans leurs performances et, plus profondément, leurs structures. Le bordel régnant ces derniers mois au Stade Toulousain le prouve bien. Mais pourtant ces deux équipes ne cessent de relever la tête, de rivaliser avec les autres. Clairement, sur les 10 derniers matchs de championnat, le Stade est monstrueux, Castres monte en puissance, et on rêve à une finale entre ces deux clubs, ce serait le pied. Allez, arrêtez de frétiller parce que l’Euro commence, on va se faire chier jusqu’aux 8èmes. Vous feriez mieux de ne pas manquer le Top 14 et même si on n’a pas été convaincants, les deux matchs des Bleus ! Bons matchs !
On va s'en mêlée


