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Clermont, comment vaincre les démons?

 

 

En cette campagne rugbystique 2014-2015, Clermont a perdu deux nouvelles finales. Deux défaites qui viennent s'ajouter à une liste assurément déjà trop longue. Sa seconde en coupe d’Europe face à Toulon, et sa 11ème en Top 14 contre le Stade Français. Depuis l’existence du club, les chiffres sont sans appel : 14 finales disputées, 13 perdues. Soient un pourcentage de conversion absolument indigent de 7%. Un constat s’impose : Clermont ne sait pas gagner ses finales. Et plus largement, à l’approche des phases finales, Clermont n’est plus le rouleau compresseur qui nous fait vibrer toute l’année ; la Yellow Army prend des allures de régiment de poussins en manque de certitudes. Impossible cependant de se cantonner à une telle analyse pour résumer le club clermontois. Depuis 10 ans maintenant, les jaunards nous régalent par leur jeu au large léché et parfaitement executé. Et après chaque finale, c’est la même rengaine : sur le bilan comptable de l’année, Clermont méritait la victoire, mais sur le match en lui-même il n’y a rien à dire (tout le contraire du XV de France lors de la coupe du monde 2011 finalement…).

Il faut dès lors revenir à la source des maux clermontois. Ils sont d’ordre psychologique, cela semble évident. Alors, que faire ? Comment s’y prendre pour en finir une bonne fois pour toute avec ce mélange de peur sidérale, de poisse et de fébrilité qui a fait tant pleurer les habitués du stade Marcel Michelin ? Voici un florilège de propositions non exhaustives et plus ou moins sérieuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'image date de 2007, mais elle semble diablement d'actualité...

 

 

 

"Si tu peux rencontrer triomphe après défaite, et recevoir ces deux

menteurs d'un même front, tu seras un homme mon fils"

 

Rudyard Kipling, If

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Images saisissantes d'un ultra clermontois et ses deux sbires avant la finale de coupe d'Europe.

Il se mumure que celui de droite en arrière plan est une grosse baltringue.

 

 

 

Boycotter l'Equipe de France et/ou se payer un staff médical digne de ce nom

 

Fofana, Davies, Cudmore, Nakaitaci out pour la finale. Bonnaire et Debaty à cours de forme et donc remplaçants. Lopez sur une jambe et demi. James blessé dans l’avant-match de la finale de coupe d’Europe. C’est peu dire que les blessures et, à plus forte raison la gestion très incertaine des organismes, ont conditionné les résultats des deux finales. En coupe d’Europe, la supériorité physique des Toulonnais était flagrante. Les charges au cœur du jeu de Chris Masoe, Bakkies Botha et Ali Williams ont énormément usé les Auvergnats. Contre le Stade Français, les clermontois ont voulu corriger le coche mais n’ont pas su contenir leur envie de bien faire. Résultat des courses, un carton jaune pour Bardy (qui aurait peut-être mérité rouge…) et de nombreux joueurs pénalisés pour un excès d’engagement. Il s’agit alors peut-être de tourner le dos à l’Equipe de France. Fofana, Parra et Lopez  sont revenus blessés du tournoi des VI nations fin mars. Debaty, Nakaitaci, Kayser, Chouly et dans une moindre mesure, Vahaamahina et Domingo ont beaucoup donné pour les Bleus. Cela a des conséquences plus ou moins mesurables en fin de saison. Qui sait ce qu’il serait advenu de Clermont avec un squad de joueurs plus frais physiquement…

 

 

 

Engager la doublette Bielsa - Jacquet: pour obtenir le meilleur de chaque joueur

 

Des mots pour remédier aux maux. La pénitence Clermontois passe peut-être par là. Cela suppose de trouver un interlocuteur qui sache faire sortir les tripes des jaunards. Quoi de mieux alors que des professionnels de la causerie. On serait donc tenter de proposer au club auvergnat d'intégrer Marcelo Bielsa et Aymé Jacquet au staff technique . Le premier, el loco, parce qu’il attache un part importante à l’affectif, a toujours su tirer le meilleur de ses joueurs. On ne présente plus le second: il a emmené l’Equipe de France de football sur le toit du monde en 98 et nous sommes tous témoins de ses qualités d’orateur. On pourrait donc obtenir des images exceptionnelles d'Aymé Jacquet s’adressant à Fofana, sur fond sonore d’Inception : « Il faut muscler ton jeu Wesley, autrement, tu vas au-devant de grandes déconvenues ! ». Le tout pendant que Bielsa essaye de faire avaler du venin à Jamie Cudmore et Vincent Debaty. La folie.

 

 

 

S'appuyer sur ce qui fonctionne dans le football: s'offrir les services de Pep Guardiola

 

Le magicien Blaugrana est un formidable tacticien. Son palmarès parle pour lui. En Mai 2009, son FC Barcelone est en finale de la prestigieuse Ligue des Champions face aux Red Devils de Manchester United. Afin de galvaniser ses troupes, l’entraineur catalan écourte exceptionnellement l’entrainement des siens pour leur montrer un montage vidéo mêlant des scènes du film Gladiator (Ridley Scott) et les meilleures actons de ses joueurs. La vidéo se terminait par le message suivant : « Nous sommes le centre du terrain, nous sommes notre précision, nous sommes notre effort, nous sommes des attaquants qui défendons, nous sommes des défenseurs qui attaquons, nous sommes notre vitesse, nous sommes la reconnaissance de nos adversaires, nous sommes chaque but que nous marquons, nous sommes ceux qui cherchons toujours le but adverse. NOUS SOMMES UN ». Inspirant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rencontrer la "voix" qui a fait revenir Zidane en Equipe de France

 

Le problème clermontois est un mystère, un véritable casse-tête que personne n’est encore parvenu à résoudre. Cela relève presque de l’irrationnel. La solution l’est peut-être également, qui sait. Un peu comme la raison qui a poussé Zizou à mettre un terme à sa retraite internationale en 2005 avec les conséquences que l’on connait. L’intéressé évoque une discussion tard dans la nuit avec un individu dont on ignore aujourd’hui encore l’identité. Une véritable énigme qu’il raconte lui-même : « Une nuit à trois heures du matin, je me suis soudain réveillé et là j'ai parlé avec quelqu'un. Mais ça, personne ne le sait. Ni ma femme, ni personne. C'est une énigme, oui, mais ne cherchez pas, vous ne trouverez pas. C'est quelqu'un que vous ne rencontrerez probablement jamais. Moi-même, je ne m'explique pas cette rencontre. Cette personne existe, mais ça vient de tellement loin. Et là, durant les heures qui ont suivi, j'étais tout seul avec elle et, chez moi, j'ai pris la vraie décision de revenir (...) Je n'ai jamais connu ça, j'étais comme interdit devant cette force qui dictait ma conduite, et j'ai eu comme une révélation: j'ai eu soudain envie de revenir aux sources (...). C'est une force irrépressible qui s'est emparée de moi à ce moment-là. Je devais obéir à cette voix qui me conseillait".

Et si les jaunards rencontraient cette voix, le timing allant avec, qui sait ce qu'il pourrait se passer...

 

 

 

 

S'adonner à la philosophie de comptoir

 

 

« Le courage croit en osant, la peur en hésitant ». Un proverbe romain vaut parfois mieux qu’un long discours. Surtout s’il est lâché sans prérogatives et sans développement. Ca donne souvent un air intelligent et réfléchi, à défaut de convaincre grand monde. Et si, en fin de compte, le mieux ce n’était pas de déblatérer au comptoir entre supporters en enquillant des pintes dans le cornet, et en se disant que ça se passera mieux l’année prochaine. Que c’était la première saison de Franck Azéma en qualité d’entraineur principal. Que le pack arrive à maturité. Que derrière, Fofana et Abendannon, après un an à se chercher, vont se trouver les yeux fermés. La détresse et l’exutoire des Clermontois passe donc peut-être par des phrases bateaux, mais qu’on apprécie de ne pas se refuser. Après tout, c’est leur droit. Et comment leur en vouloir. Le rugby, c'est aussi le partage.

 

Quoiqu’on en dise, n’importe quel fan de rugby français, soit-il supporter de Clermont ou d’un autre club, devrait remercier les jaunards pour la saison qu’ils ont produite. Merci à eux pour cette double confrontation gagnée au panache face aux Muntermen en poule. Merci à eux pour cette raclée infligée à Northampton, avec en prime une orgie de rugby. Merci à eux pour ces multiplications de temps de jeu, pour cette volonté constante de faire vivre le ballon. Et merci de ne jamais renier le jeu. Qu’on le veuille ou non, Clermont reste l’incarnation la plus proche du rugby tels que nos glorieux ainés le conçoivent. Clermont, bien plus que Toulon, nous venge chaque année des piètres prestations du XV de France. Clermont, chaque année, nous offre des récitals d'un ancien temps. Et Clermnt, chaque année, échoue aux portes de la gloire et de la postérité. A clermont, on meurt avec ses idées. C’est aussi ça, le french flair. Il faut espérer…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Juste pour le plaisir, retour en vidéo sur la démonstration clermontoise face aux Anglais de Northampton.

Au passage, dans le titre de la vidéo, nos confrères de la Boucherie Ovalie ont mis le doigt là où ça fait mal...

 

 

 

 

 

On va s'en mêlée

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