BON ALORS, APRES CES DEUX PREMIERS MATCHS DE POULE, ILS EN SONT OU NOS BLEUS
2 victoires, 9 points sur 10 possibles. D’un point de vue comptable c’est un quasi sans faute. Oui mais voilà, on est Français, et donc on n'est pas contents. On n'est pas contents parce qu’on estime qu’on pourrait, et qu’on devrait mieux jouer. Il est encore difficile, et surtout risqué, de porter un avis sur le niveau de performance de cette équipe. Cela dit, il est déjà possible de tirer du positif et du moins positif (voire du putain de négatif) de ce que les Bleus nous ont proposé après deux matchs. Comme on préfère voir le verre à moitié plein, on commence par le négatif. Comme ça, vous finirez par le positif et vous aurez le sourire et de l’espoir pour la suite.
Le gros point noir: la blessure de Yoann Huget.
Yoann Huget, inconsolable après sa blessure. Même toute la tendresse conjugée
de Picamoles et Maestri n’y pouvait rien.
Bon, c’etait pas Zizou non plus, c’est évident, mais Huget constituait très clairement la principale arme offensive de cette équipe. Si les amateurs de vestes réversibles ne s’en sont rendus compte qu’après son bel essai en match de préparation contre l’Angleterre, le niveau de jeu qu’il avait atteint et qu’il maintenait depuis plus de deux saisons était extrêmement élevé. Sûr dans les airs, doté d’un bon jeu au pied, et très disponible dans la ligne, l’ancien bayonnais faisait partie des premiers noms couchés sur chaque feuille de match par Saint-André. C’est donc une grosse perte pour le XV de France, et les candidats à sa succession ne poussent pas tellement au portillon. En vrai, on a rien contre Rémy Grosso, mais ça fait chier.
L’aspect négatif, mais on perd pas espoir: le fond de jeu, du French Flair à la French Purge?
12 ballons perdus contre l’Italie, 16 contre la Roumanie (!!) et des combinaisons en première main qui se compte sur les doigt d’une main d’omaticaya (les indigènes dans Avatar - vous saviez pas mais ils ont que 4 doigts en fait): on serait tentés de penser que Lagisquet est au chômage technique depuis quatre ans tout compte fait. Alors oui, on a bien compris que le Top 14 desservait le XV de France. On a bien compris que ses cadences infernales et sa pléïade d’étrangers - merci Mourad (ouais, c’est gratos) - entravaient largement la mise en place d’un plan de jeu en équipe de France. On a bien compris tout cela. Cependant, après trois de préparation, de recherche de cohésion et autant de temps pour peaufiner les automatismes, on espérait un peu plus que ce qu’on a vu. Et c’est un euphémisme. 7 essais inscrits, contre l’Italie et la Roumanie, franchement c’est bien trop peu. Ce n’est certainement pas pour rien que la Boucherie Ovalie fait le buzz avec sa French Chatte et le hashtag associé #FrenChattitude qui fait des ravages sur la twittosphère.
Contre l’Italie, les Bleus nous ont offert une belle copie pendant 55 minutes, faisant preuve d’une assez grande cohérence dans le jeu, quoiqu’on eût aimé voir un Michalak un peu plus inventif, mais on imagine très bien que les consignes de Saint-André étaient claires et que le spectre de Talès lui pendait au nez. Mais passées ses 55 minutes, et après la blessure d’Huget, les Français ont commencé à balbutier leur rugby, à faire des mauvais choix et à avoir les mains savonneuses. Contre la Roumanie, les remplaçants n’ont pas mis l’engagement nécessaire pour prendre la mesure de leurs adversaires d’un soir. Il a fallu attendre la 30ème minute et le carton jaune du pilier droit pour enfin marquer deux essais et espérer se libérer un peu. Mais après la mi-temps, malgrè le coup de gueule de PSA dans les vestiaires (les joueurs en tremblent encore…), rebelote. Pas de dix de der heureusement, puisque les Français inscriront 3 autres essais (à partir de la 68ème!) et assureront du même coup le point de bonus offensif. Minimum syndical donc. Si cela convient peut-être à Bernard Thibault, la pilule a un peu plus de mal à passer pour nous. Et pour vous aussi, on suppose.
Kockott, des roumains et on a même mis une poule pour vous aider.
On salue l’initiative de Saint-André. Ca nous a bien fait golri.
Bon après, d’une part, il faut remarquer que cette 8ème édition de la coupe du monde est avare en scores fleuves. Pas une équipe n’a encore passé plus de 60 points. Ca permet de relativiser la mauvaise performance des Bleus. Le Japon a battu l’Afrique du Sud (34-32) hein, donc on est pas si mal lotis. L'Australie et l'Angleterre n'ont pas non vraiment convaincus non plus.
D’autre part, d’un point de vue comptable on y est (on pourrait chipoter sur le bonus offensif contre l’Italie, il y avait surement la place), et il faudra juger les futures performances de la Roumanie et de l’Italie pour avoir un avis plus tranché.
L’autre point négatif à souligner, c’est qu’on a maté Nouvelle-Zélande / Argentine, et que ça n’augure rien de bon pour le futur quart de final que l’on jouera contre une de ces deux équipes. Les Pumas ont fait plus que jeu égale pendant 65 minutes, avec brio, avant de montrer leurs limites et de craquer physiquement. Il va très séreirusement falloir augmenter notre niveau de jeu si l’on veut espérer aller en demi.
Le positif: De belles performances individuelles, et des leaders de jeu (et de vestaire) qui émergent.
Malgrè un fond de jeu proche du néant, l’équipe de France est encore dans les clous, ce qui n’est pas le cas de tout le monde (l’Afrique du Sud s’est mise bien dans la merde…). Et quelque soit l’issue du match contre l’Irlande, sauf séisme Canadien, les Bleus verront les quarts.
Leçon d’utilisation spatiale par les Springboks…
On peut donc passer au rayon des performances individuelles. Au dessus du lot, on met bien sûr Louis Picamoles. Son match contre l’Italie a été monumental, dans la lignée de sa préparation. Un tube sur Castrogiovanni et quelques percus bien assaisonnées ont fait le tour de la toile et hantent désormais nos futurs adversaires. Plus globalement, les avants, face aux italiens, ont été très saignants et ont pris la mesure de leurs homologues. Mention spéciale à Slimani et Mas, tous deux auteurs d’un essai et de belles prestations en mêlée fermée et dans le jeu courant. Guirado et Papé ont également été très actis et ont beaucoup avancé ballon en main. Dans leur sillage, c’est toute l’équipe qui bénéficie de leur niveau de jeu. On note aussi le retour au premier plan du dark destroyer, très présent en défense et qui a su rectifier le tir après son match en demi-teinte contre l'Ecosse, sans oublier le très constant Maestri, devenu indispensable dans le combat.
Face à la Roumanie, mis à part Le Roux, les avant n’y étaient pas. Parmi les arrières, Guitoune, auteur d’un doublé (presque un triplé), a rassuré sur son niveau, et Dulin, après un début de match compliqué, s’est montré tranchant et très serein sous les ballons hauts. Mais Spedding avait aussi été excellent contre l’Italie (il a aussi l’avantage d’être buteur longue distance), il aura donc du mal à lui piquer sa place.
En conclusion, on est dans la lignée des quatres années de mandat de Saint-André, à ceci près que les joueurs ont profiter d’une longue et bénéfique préparation. Les deux prochains matchs face au Canada et l’Irlande doivent permettre à l’équipe de monter en puissance et d’arriver à point nommé pour les quarts. La coupe Webb Ellis est encore très loin, mais on est encore en droit d’espérer. C’est bien là l’essentiel.
On va s'en mêlée




